La baffe du retour.
Des monceaux de pages s’amoncellent dans ce simple bloc note acheté à la gare de Nîmes le lendemain de mon anniversaire. Un peu comme mon cœur qui se remplit tout d’un coup, de ces garçons et de ces filles sans trop savoir si quelqu’un là dedans va compter. Je déteste revenir, les retours, je ne peux plus, ou alors c’est simplement la fatigue d’avoir autant bougé, aussi peu dormi, de m’être autant droguée, autant éclatée. J’ai les pensées par ci, par là et je ne sais vraiment pas. Simplement le mal au ventre qui revient, avec moi. Si seulement je savais ce que je fuis. Et puis je n’ai pas envie, de raconter l’angoisse qui me ronge, le téléphone vide et les cernes creusées. J’ai pas envie d’expliquer. Julio et Pierre. Surtout Julio. J’ai aucune envie de me prendre la tête avec des garçons. Je devrai raconter, l’Allemagne, Cécile, les franco-français, les langues, les trains, Aurillac, les copines, le speed, l’opium, les mélanges, la pluie, les vélos et je ne sais plus trop, ce que j’oublie, ce que je confonds et ce que je garde. Je reviendrai, avec les monceaux de pages, la lettre, et le reste.
PS: La petite Pute a décidé de se faire plaindre par mon biais et ça a tendance à m'agacer.