Hier, j'ai eu 17 ans.
« On n’est pas sérieux quand on a 17ans, coule le seine et que les amours viennent
- Tu sais Edith, tu viens de faire un mélange de Rimbaud et Apollinaire !
- Mais on est pas sérieux quand on a 17 ans. A 18ans non plus, voilà tout ! »
Ca ressemblait à ça je crois. Un festival en Ardèche et à nous quatre Massier. Flo, Edith, Carlita et moi. Des joyeux anniversaires par là, par ci et des chansons aussi. Une nuit au fin fond de la basse Ardèche. Des amis, des potes, des joints, des sourires, des fous rires. Quoi encore ! La journée sur la route, la piaf dans le coffre, les garçons devant, nous, les trois autres à l’arrière à chanter en descendant les montagnes « pour un flirt avec toi », « et les yeux dans les yeux, et la main dans la main », « dis moi Céline ». Radio nostalgie, les fenêtres ouvertes et les fous rires aussi, sur les routes d’Ardèche. On saute dans le train. Mon plus bel anniversaire. Dans le train, croyez moi ! Un petit coup de pouce et les transcevenoles nous accueillent presque à bras ouverts. Il ne reste plus qu’à entrer sans payer. J’ai escaladé un mur, je suis tombée dans les orties, je me suis faite hisser, j’ai gardé l’équilibre, j’ai galéré, j’ai couru, j’ai grimpé une grille, afin d’atterrir dans le festival. Ne restent que les cicatrices, les bleus et les piqûres de moustiques. Je suis une plaie géante, j’attends le train, Flo dort à côté et j’ai encore plein de musiques souriantes dans la tête.
Hier, j’ai eu 17ans, j’attends le train et demain, je m’installe dans mon appartement.
Gare de Nîmes, 30 juillet, 16h.
Et le lendemain de mes 17 ans, sa dernière lettre entre les mains et je ne saurais dire ce que j’en ai pensé. J’ai fini par me dire que. J’ai fini par oublié que. C’est fini.
Et puis je m’en fous j’ai 17 ans, mon appartement et bientôt dans mon lit un Allemand ! Na !