Bousillées les miettes de nous.
Ses deux lettres dans mes mains et mes lèvres se mettent légèrement à trembler. Je ne saurais vous l’expliquer. Je ne saurais jamais nous expliquer. Je décachette les enveloppes et me met entièrement à trembler. Je voudrais pleurer, je ne saurais crier. Ses mots me font toujours bien trop d’effets et c’est à mon grand regret que je dois vous l’annoncer. Comme si l’amour ça se commandait. En février ma mère a eu peur de me voir crever « quand ça n’allait pas avec Claire » c’est pour cela qu’en cachette elle me lisait et la confiance est brisée. Comme si un jour je me serais pour une personne aimée. C’est moi qui ait tout foiré. Si j’avais su accepter ce qu’elle me donnait. Mais c’est vraiment pas ce que je voulais. J’ai sept jours pour réfléchir, je me sens surtout fléchir. Sauver les miettes bousillées de Nous ou alors avancer. Sans. Je ne saurais jamais tout à fait. J’ai si peur de me leurrer. Saurais-je réellement avancer ? Je ne peux plus stagner. Je suis désabusée, épuisée, abusée. Si seulement je pouvais entièrement vous écouter. Je l’aurais déjà oublier. Je ne fais que l’aimer, la détester, la mépriser, la chercher, l’aimer. Je voudrais changer. Avec le temps, Léo Ferré devrait m’y obliger. Je sais, je le sais mais vous que savez vous ? Ses mots qui s'entassent dans ma tête, je voudrais être secondée. J’traîne des pieds vous comprenez. Je cherche quelqu’un d’autre à aimer, me résous à croire que je pourrais, saurais, à nouveau aimer. Même si ça je le sais, j’en suis persuadée. Je crève d’autant balancer. J’ai pas de couilles mais je me sens bien embêtée face à ma tête entêtée et mon cœur écœuré. Si ça pouvait être aussi simple que tous mes mots, par la fenêtre, jetés. Alcool, garçons, amis, distance et je ne sais déjà plus quelles étaient des fausses excuses. Je suis une fille qu’elle ne pourra par conséquent jamais toucher. Mes regrets se sont acharnés malgré cette douloureuse vérité. Je voudrais y arriver. Si vous pouviez m’y aider. J’ai le ventre, le cœur, la tête, les mots, la vie, serrés. Que ferais-je sans ? Que serais-je ? Sans. je veux l'oublier, avancer.
Je prendrai des trains et toujours je me fuirai. Je serais presque lassée. Si j’parvenais à l’oublier. Sa main dans mes cheveux, nos nuits enlacées et son parfum dans le train. Est ce que j’aurai d’autre passions aussi jolies et si peu ou autant exaltées ?
Ecorché mon visage, écorchés mes genoux
écorché mon p'tit coeur tout mou
bousillées mes godasses, bousillé sur ma joue
bousillées les miettes de nous
Demain je m’en vais, avec quelques regrets et tant d’autres équités. Je m’en vais et je nous entends encore chanter, tu sais. « Je m’en vais ».