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Oxymore.
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10 avril 2006

Sur le trottoir du désespoir.

      La révolution s’achève, Claire se relève et moi, je crève.  Il nous faudrait une trêve, je rêve. Le mouvement s’essouffle, les gens s’en foutent et les autres dans la rue ne sont ni vu, ni entendus. Tout est désespérément foutu. Je suis foutue dans la rue. On s’épuise pour rien dans ce combat dont s’approche hélas la fin. Je meurs dans mon cœur, je crève dans la grève.  Les armes bientôt je les rends, je le sens qu’en continuant je mens.

      La révolution s’achève, claire se relève et moi, je crève. Il nous faudrait une trêve, j’en rêve. Dans mes veines coule la sève. Je ne sais si la juste cause vaut bien toutes ces choses. Je sais pourquoi je me bats, encore je débats. Mais cela ne me touche pas plus que ça, l’importance, cela n’en a pas plus que ça, ça ne va plus. Je crie, je perds ma voix, je m’écris, contre tout ce qui ne va plus, mais je ne sais plus si j’y crois. J’ai perdu tout espoir, RV se fend la poire, la révolution est en plein déboire, je ne sais que boire. Tout foire. J’ai un trou entre la dernière lettre du premier et la première lettre du dernier.

     Le soir, je fume toujours un pétard. Je repense à ces jenesaisplusquoi qui me semblais bizarres. Aujourd’hui plus rien n’est bizarre, ni ce trou entre le cœuR et le Ventre, ni la date a fixé, ni la fin de cette révolte de printemps. Je ne sais plus tout à fait comment je savais écrire jet’aime. Je ne serai jamais bizarre, c’est pas moi qui le dis, c’est Baudelaire. Les lettres sont presque mortes, encore. Mon papa m’avait appelée comme Desmoulins, pas comme Claudel. J’aurais du être un garçon.

     Le soir, je fume toujours un pétard, dans mon lit, bientôt encendré de gris. Et j’y pense encore. Si j’étais honnête j’arrêterais d’y penser. Puisque depuis longtemps je le sais, je l’aime en vain, pour rien. Si j’étais honnête je m’inquiéterais. Les tpe aboutissent, le dossier est enfin imprimé et semble-t-il que je passe à l’oral ce mercredi 12 avril. C’est même pas que je flippe, comme du reste je m’en fous. Deux choses comptées dans ce printemps entamé, Claire et la révolution sociale. Mais RV est mort, Claire est bientôt partie pour la Chine et de la révolution il ne reste que ce malaise sociale. Dans moins d’une semaine, je pars aux Canaries. Si ça c’est pas une preuve que j’ai besoin d’ailleurs. Et ça s’est fait comme ça, je pars chez quelqu’un que j’ai vu pour la dernière fois, dix ans auparavant. J’étais une curieuse petite fille, m’a-t-elle dit. Kits Hilaire.

La vie est folle, je suis folle de rage, je range mes pinceaux, plumes et autres armes. Je mens comme je meurs, je pleure comme je leurre. Et je continue, comme une vague vagabonde et j’y crois presque encore quand ils mentent comme moi. Le gamin est mort, comme s’il n’avait jamais fait parti de ce livre, le gamin sort et les Elles chantent si fort.

     La semaine prochaine c’est comme si c’etait fait, le temps est depuis six mois bien trop vite passé. Il y a six mois, je lui avais dix que je ne la reverrais pas avant les vacances de Pacques. Ces vacances que je passerai dans un studio face à la mer avec une belle artiste que je ne connais que par les mots d’une mère qui serait la mienne. Je sais que je retrouverai le goût de la plume, comme Claire avait pu me le rendre six mois avant. Je l’ai revue combien de fois depuis octobre.

                      9 décembre 14 janvier 20 février 4 mars

Moi je sais pas trop comment marche les chiffres alors si jamais vous trouvez là dedans une logique, donnez nous une date fixe.

     Après son appel, je fume un autre pétard. Et je lui en veux de serrer si fort, trop, ce cœur avalé par le ventre. Sans révolution et sans elle, je ne veux que crever. Mais je ne sais qu’achever, les jolies choses et continuer en prose.

     Si le XXIème siècle n’est que journalisme et révolte, alors je regrette encore d’avoir claquer la porte au nez du XIXème. Chacune dans sa nouvelle voie, je ne nous vois pas. Je suis curieuse de son projet, je suis effrayée de la voir s’échapper, je suis épuisée de me levée dans quatre heures. J’appelle et je ne reconnais plus sa voix, et ça fait trois semaines, bientôt un mois que ma voix n’est plus qu’un instrument sur lequel j’ai trop forcé.

     La mission CamEd a bien été accompli, nous n’étions pas plus en retard que ça, la première partie m’inspire et les Têtes Raides ont raidi la mienne. J’ai jeté à leurs pieds les derniers cris qui me restaient. Le pouce en l’air, les cris en chairs. En Avignon, les gens et nous, Mell et les Têtes Raides. Le sourire et pas de mot pour raconter, comme le sable entre les chaussettes et les pieds. Si elles savaient ce que je fais de mes converse. Du sable, de l’eau de mer, de la peinture et du Calimucho bien sur.

C’est pas une vie

De crever d’envie

Ca serait pas la mort

Si j’avais ton sourire encore

C’est pas une vie

De crever d’amour

Et de t’aimer à mourir

Ca serait pas la mort

Si ce n’était qu’une métaphore.

    Mais on sait très bien que la métaphore laisse place à l’oxymore. Je t’aime autant que je te déteste. Soleil rouge et noir de Stendhal, soleil froid de Vian. Je voudrais pas crever, qu’il disait. Je ne t’appellerai pas demain, avec tout l’espoir que j’ai, j’espère que tu le feras. Même en ça je ne crois pas. Le journaliste est détesté du révolutionnaire. Tu sais… et cette salope de Lune qui d’un côté se retresse de l’autre chante ma detresse, d’un pauvr’ Verlaine sur terre, bien trop amoureux de Rimbaud, d’un pauvr’ Rousseau en mer, bien trop haineux envers Voltaire. Comme tu disais, les espoirs fondent, comme ma neige sous ton soleil. C’est le printemps, il ne neige plus, mon cœur ne bats plus. Ainsi soit la rue. C'est foutu.

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Commentaires
B
La révolution de nos coeurs s'essouffle et on n'a pas le droit de lâcher. Pire, on en n'est pas capable; Et c'est bien là le problème. J'entremêle mes mots de haine et d'amour et je les cache derrière de la violence, au fond c'est ça, mais tu le fais mieux que moi.<br /> "Et je fume mon dernier joint, et c'est déjà demain."
B
Merde, renvoi d'infos. Connasse.
B
Mais merde. On ne devrait pas avoir le droit de faire autant de fautes quand on écrit comme ça.
P
Chez moi, il neige encore... T'écris si bien...
S
C'est pas possible d'écrire aussi bien ! Rien que pour ça rien n'est foutu, parce qu'avec une plume comme la tienne, on ne perd jamais la partie.
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